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Bien-être au travail : l’assertivité pour de meilleures relations de travail ?

Bien-être au travail : l’assertivité pour de meilleures relations de travail ?

Les relations de travail : un sujet complexe. Tensions, incompréhensions, non-dits, désaccords…la communication interne et les relations entre collègues peuvent rapidement (et durablement) s’envenimer. Et si nous prenions la résolution en ce début d’année de faire preuve de plus d’assertivité au travail ?

 

L’assertivité, c’est quoi ?

Tout d’abord, expliquons le terme assertivité. Utilisé depuis les années 1950 aux États-Unis par un psychologue new-yorkais (  »assertiveness » ), le concept d’assertivité peut se traduire par le fait d’avoir des réactions justes envers sois-même et envers les autres, un discours honnête, transparent, en ne cherchant pas à cacher la réalité ni à manipuler ses interlocuteurs, juste à s’exprimer librement dans le respect de tous. En bref, avoir des relations basées sur la franchise et la confiance avec les autres et savoir exprimer son point de vue sans écraser ses compères !

Pourquoi l’assertivité peut être utile dans un contexte professionnel ?

L’assertivité peut se révéler un vecteur de confiance en soi. Être transparent et authentique, c’est savoir ce que l’on est et assumer ce que l’on pense et projette. C’est être capable de dire «non» lorsqu’une situation ne nous convient pas, lorsqu’un délai ne pourra être respecté, lorsqu’un document n’est pas à la hauteur de ce qu’il devrait être. Évidemment, cela réduit les malentendus dans l’équipe, comme les choses sont dites ! Ainsi, moins de conflits émergent, et les relations interpersonnelles sont plus efficaces. En affirmant ses droits et en s’affirmant sans agressivité, on éloigne aussi bien souvent les personnalités toxiques et manipulatrices.

Comment développer son assertivité ?

Premièrement, en apprenant à s’aimer et s’assumer. Plus facile à dire qu’à faire, n’est-ce pas ? Être capable d’assumer ses idées et son point de vue et le faire valoir sans agressivité ou impatience, un grand challenge qui demande parfois l’aide de professionnels, comme un thérapeute, un psychologue, ou encore de l’introspection par le yoga, le sport, la méditation, etc… Afin de savoir contrôler ses émotions et son discours, vous pouvez vous former par exemple à la communication non violente  (CNV) !

Harcèlement au travail : a-t-il des répercussions sur votre santé ?

Harcèlement au travail : a-t-il des répercussions sur votre santé ?

Est-ce que le harcèlement au travail peut avoir des conséquences sur votre santé physique et mentale ? Pour certains, cela semble une évidence ; être harcelé par un ou une collègue ou encore par son management, tout comme être dans une situation de stress constant au travail peut avoir de lourdes conséquences sur la santé. Pour d’autre, la corrélation est moins évidente : le harcèlement au travail ne rend pas malade. Avec l’aide du réseau Souffrance et Travail, l’équipe Geo-Psy vous suggère d’y voir plus clair :

Selon les professionnels de santé mentale, suivant une situation de travail traumatisante, (comme par exemple le harcèlement venant de pairs ou d’un(e) supérieur(e) hiérarchique vécu comme une menace persistante), des signes cliniques peuvent apparaitre :   

-De l’angoisse, avec des manifestations physiques telles que la tachycardie, des tremblements, des sueurs, une boule au ventre…
-Revoir en boucle des scènes traumatisantes et les revivre mentalement
-La montée d’attaques d’angoisse qui surgissent spontanément, déclenchées par une perception d’un détail que le harcelé détecte:un bruit agressant, la couleur du mur qui lui rappelle une scène spécifique, une odeur particulière…
-Des cauchemars intrusifs peuvent se manifester, entraînant le réveil et perturbant ainsi le repos
-De l’insomnie : cette réaction a alors pour vocation de bloquer la survenue des cauchemars intrusifs. L’insomnie, suivie par la fatigue, puis la lutte contre les crises d’angoisse génèrent un repli social, affectif majeur. Et avec le temps, une altération progressive de l’état général : somatique, cognitif, psychique. Notre humeur et notre santé se détériorent. Les réactions s’enchainent : la perte de mémoire, des troubles de concentration ou de logique… Et par conséquent, la perte de l’estime de soi, un sentiment de dévalorisation, de perte de ses compétences, un sentiment de culpabilité, une position défensive de justification…On comprend rapidement que cela peut avoir des effets dévastateurs comme la dépression, ou pire, les idées suicidaires !

Mais qu’arrive-t’il lorsque les défenses psychiques s’effondrent ?

Lorsque les défenses psychiques s’effondrent, les défenses immunitaires peuvent avoir de la difficulté à tenir le coup. Notre corps est malade,notre santé est impactée : il s’agit là de réactions somatiques.

Les réactions somatiques peuvent être de gravité croissante suivant la durée de la situation problématique, comme le harcèlement sur les lieux de travail : perte ou prise de poids importantes, maux de tête, problèmes digestifs, cardiaques ou gynécologiques chez les femmes (absence de règles par exemple ). « La somatisation est le processus par lequel un conflit qui ne peut trouver d’issue mentale, va déclencher dans le corps des désordres endocrino-métaboliques, point de départ d’une maladie organique »

Nous vous rappelons les ressources vers qui se tourner en cas de détresse au travail :

Dans l’entreprise ou l’établissement de travail :

Vous pouvez rediriger les personnes concernées vers les acteurs de prévention et de prise en charge :

Le CHSCT, le service de santé au travail de l’établissement pour les personnels  publics ou pour les établissements privés et le CSE.

Hors de l’entreprise ou de l’établissement :

Hors établissement, plusieurs ressources sont à disposition : l’inspecteur du travail, le médecin référent, le médecin conseil de la CNAM, médecin agréé, commission de réforme, comité médical.Vous pouvez aussi être redirigé vers des consultations de pathologies professionnelles, un réseau de consultations spécialisées, des juristes, des plateformes d’aide psychologiques… Les ressources sont de plus en plus diversifiées et abordables.

Si vous souhaitez l’intervention rapide d’un psychologue sur site, en entreprise ou à domicile, vous pouvez réserver votre intervention ici.

 

3 questions à mon psy : stress au travail…avez-vous votre liste «ways of coping» sous la main ?

3 questions à mon psy : stress au travail…avez-vous votre liste «ways of coping» sous la main ?

L’équipe Geo-Psy a demandé à Sophie Jabot, psychologue du réseau, de répondre à nos questions sur la gestion du stress au travail :

 

  1. Sophie, comment se manifeste généralement le stress vécu au travail chez les individus ? Y’a-t-il un bon et un mauvais stress dans le cadre du boulot ?

Naturellement, le stress n’est ni bon ni mauvais. C’est juste un élément qui se manifeste et qui va être ressenti par l’individu. En fonction du vécu, du « monde intérieur » de chacun, il va être perçu comme toxique ou motivant. Il n’y a ni bon ni mauvais stress, il y a le facteur stress et chacun a son propre ressenti vis à vis de celui-ci. Pour certains, une remarque de son N+1 sera de l’ordre du challenge, pour d’autres ce sera une phrase frustrante et provoquant de l’inhibition et pour une troisième catégorie, elle n’aura même pas été entendue.

Les réponses classiques sont de trois ordres : la fuite, l’attaque, se figer.

Le stress, qu’il soit au travail ou dans d’autres configurations se manifestent de différentes manières. Dans tous les cas les alertes physiques et physiologiques sont précurseurs. Lorsqu’il devient pesant (stress aigu ou chronique), de multiples symptômes apparaissent : Fatigue, sommeil perturbé, blocages du dos ou douleurs à l’estomac, troubles musculo-squelettiques, maux de têtes, manifestations dermatologiques, maladies à répétitions (le stress fait baisser les défenses immunitaires), douleurs abdo, toutes les parties du corps peuvent être atteintes…

Si les stresseurs perdurent, s’ajoutent les manifestations psychologiques : ruminations, troubles de l’humeur, émotions exacerbées, crises d’angoisses, anxiété, peurs, phobies, mal-être, reviviscence de scènes traumatiques, pathologies psychiques, idées noires….

En découlent des difficultés de concentration, des erreurs dans le travail, un ralentissement ou une agitation dans l’exercice de ses activités, un repli sur soi-même, une dévalorisation de ses compétences, un travail qualitatif de moins bonne qualité alors que le temps passé au travail pourra être supérieur.

 

  1. Face à ces situations, sommes-nous égaux ? Pouvons-nos mettre en place des actions ou des stratégies pour nous protéger des effets néfastes du stress au travail ?

Tout comme la santé ou nos seuils de limites à supporter la douleur physique, nous ne sommes pas égaux face au stress. Notre capacité à y répondre dépend de multiples facteurs personnels et environnementaux. Tout dépend de notre stock de ressources et de la quantité, intensité de stress qui contrebalance. Cependant, nous avons tous la possibilité de mettre en place des stratégies pour contrecarrer les effets que nous considérons toxiques face au stress au travail. Ainsi, connaître nos ressources personnelles et notre stock de bonus environnementaux (famille,amis, collègues, supérieurs) permet de faire un état des lieux (check list) de nos possibilités.

Nous avons tous des routines de vie et des stratégies d’adaptations privilégiées.Il s’avère que l’humain aime bien s’économiser et pour des raisons pratiques et de simplicité, nous allons reproduire voire dupliquer une solution et ce, quelle que soit la situation rencontrée (même si avec un peu de réflexion, cette solution n’est pas optimale, elle reste à nos yeux économique car bien rodée dans nos habitudes). Nous pouvons donc, bien entendu mettre des stratégies de lutte contre le stress, à condition que ces dernières soient efficaces et que le remède ne soit pas pire que le mal. Les individus déploient parfois beaucoup d’énergie à s’en sortir mais faute de stratégies adaptées, ils continuent de s’épuiser, d’où l’intérêt d’identifier comment on fonctionne.

 

  1. Dans le cas du stress au travail : devrions-nous concentrer nos énergies sur les  »ways of coping » centrées sur le problème, ou sur les émotions ?

Empiriquement, les deux voies royales de « ways of coping » sont la stratégie centrée sur le problème (une situation-problème apparaît et je traite le factuel pour aller à la solution) et la stratégie centrée sur les émotions (une situation-problème apparaît et je régule d’abord les émotions qui y sont associées).

Premièrement, cela induit qu’on ait identifié comment on fonctionne… Des tests existent dont la WCC de Lazarus et Folkman permettent d’identifier notre stratégie privilégiée. Mais, il est possible que nous soyons suffisamment souples pour alterner les stratégies et n’oublions pas l’importance (voir l’influence) de l’environnement et du soutien social. Secundo, ces outils sont des supports intéressant à travailler afin d’approfondir notre connaissance sur nous-même et en situation de travail et il est important de les connaître et de les utiliser.

Si ces tests donnent un aperçu, il faut bien comprendre qu’ils ne sont valables qu’à l’instant t et dans le cadre de passation du test. S’y accrocher pour répondre à toutes problématiques, c’est comme vouloir utiliser une bouée de sauvetage y compris au sommet de l’Himalaya…La meilleure des préventions pour lutter contre le stress au travail est de se positionner le plus en amont possible afin d’anticiper et de circonscrire les principaux stresseurs. Il ne faut plus se lancer dans des batteries de questionnaires, tests ou autres démarches de qualité au travail juste pour le decorum mais faire que le travail lui-même (organisation, répartition des tâches, rémunération, recrutement, RH, ligne managériale,) soit qualitatif, à l’écoute et avec des process régulièrement revus. Revenir aux fondamentaux d’une entreprise (des boss qui dirigent, du sens au travail, de l’équité, une rémunération en cohérence avec son activité, respect, politesse,!), c’est déjà de la qualité de vie au travail et donc une limitation des stresseurs qui viennent polluer les compétences de tous les humains constituant une entreprise.

 

*Merci à Sophie Jabot, psychologue !